La bouche pleine de terre

Ici, deux acteurs nous livrent un récit absurde au caractère tragique. Ici, deux campeurs se préparaient à pêcher alors qu’un voyageur malade descendait du train pour aller mourir dans les montagnes de son enfance. Et comme les trajectoires se sont croisées ici, l’histoire de la chasse à l’homme peut se raconter maintenant.
Champs, murmures, cris, forêt, clairières et soleil en seront le paysage. Ni tout à fait un conte, ni tout à fait une parabole, ce court texte en forme de champ - contrechamp réussit à faire dialoguer les vivants, les morts et les non-nés. Pleine de terre, cette oeuvre offre une réflexion sensible sur la communauté humaine, l’altérité et l’acte de vivre.

En invitant Etienne Guiol, dessinateur et vidéaste, je prolonge mes recherches sur le réel et son double. Le dispositif, inspiré par le principe de l’anamorphose, cherche à plonger au coeur d’une fable métaphysique. Son auteur, aussi scénariste, excelle dans l’art du récit : celui-ci est chef-d’oeuvre de la littérature des Balkans, qui invite une transformation salutaire.