Le théâtre, en tant qu’art vivant et en tant que lieu, permet, ensemble, de faire monde, collectivement. L’art théâtral peuplé d’acteurs, d’auteurs et d’émotions, est au cœur de l’aventure que propose Julia Vidit, metteuse en scène et directrice du Théâtre de la Manufacture. « L’avenir du théâtre appartient à ceux qui n’y vont pas », cette phrase de Gabriel Garran la guide dans cette aventure. Afin que tous et toutes se sentent inviter à fréquenter le théâtre, elle propose une grande diversité de formes et de registres sur le plateau, souhaite faire avancer les représentations des minorités sur scène et aller à la rencontre des habitants avec des spectacles joués dans des lieux non-dédiés au spectacle vivant.
En s’associant avec les artistes Bérangère Vantusso, Elise Chatauret, Pauline Ringeade et Rébecca Chaillon, et avec les auteurs Guillaume Cayet, Céline Delbecq, Catherine Verlaguet, Marilyn Mattei et Dieudonné Niangouna, Julia Vidit propose un théâtre résolument contemporain, qui bénéficie d’une forte présence de femmes artistes. Un théâtre qui n’a pas peur du répertoire, du moment qu’il est en prise avec le monde d’aujourd’hui et qu’il est tourné vers celui qui le reçoit.
Le projet

Un théâtre en prise avec le monde
Un théâtre habité par des artistes
Les artistes associés seront présents sur des périodes longues, afin de mener un travail de proximité et de qualité avec tous les publics. Actifs dans la ville et au-delà, tous ces complices veilleront à fortifier les liens entre oeuvres et spectateurs.
Un théâtre qui sort des murs : saison itinérante et petites formes
Un des axes forts du projet de Julia Vidit est de sortir le théâtre de ses murs, d’aller à la rencontre des publics parfois éloignés des centres culturels, les habitants de zones péri-urbaines ou rurales, de créer sur les territoires.
À partir de 2021, le Théâtre de la Manufacture CDN Nancy Lorraine va développer un projet d’itinérance sur le territoire départemental, dans une dynamique de co-construction en partenariat avec les forces en présence et des équipes artistiques invitées.
En parallèle des spectacles en grandes salles, des formes plus légères pouvant se déplacer facilement seront présentées chaque saison, afin de pouvoir faire du théâtre partout et pour tous. La diffusion de ces courts spectacles permettra de rencontrer d’autres publics, qui pour certains ne sont jamais allés au théâtre, ou n’ont jamais abordé certains sujets essentiels.
Ainsi, deux résidences de créations hors-les-murs seront programmées chaque saison :
– Une sur le territoire métropolitain ou des zones périurbaines et rurales permettant aux habitants et aux artistes de vivre une aventure commune et théâtrale,
– Une en collège suivie d’une tournée en établissements scolaires
Des petites formes existantes au répertoire des compagnies accueillies sur le plateau du CDN seront également présentées sur le territoire de la Métropole du Grand Nancy et au-delà (diffusion).
La présentation de ces formes légères fera l‘objet d’un Temps fort programmé en septembre chaque saison, Micropolis : des spectacles et des rencontres à destination du public, des partenaires et des professionnels.
Un théâtre qui s’adresse au jeune public
Le CDN souhaite s’adresser à la jeunesse, créer une nouvelle dynamique et proposer des spectacles pour les enfants à partir de 7 ans, ainsi qu’à leurs familles.
Le théâtre a un rôle à jouer auprès des jeunes. Dans le contexte actuel cela est plus qu’une évidence, c’est une nécessité. Le théâtre permet d’offrir des espaces de liberté, de rencontres, d’échanges, il ouvre les portes sur l’imaginaire, sur le rêve. Le théâtre est le lieu d’une expérience collective, expérience de la pensée et d’émotions partagées.
Le metteur en scène Olivier Letellier et l’autrice Catherine Verlaguet s’associeront au lancement de cette démarche.
Un théâtre responsable
Le Théâtre de la Manufacture souhaite être une entreprise solidaire et responsable. Il place cette responsabilité au coeur même de son projet, avec pour objectif d’adapter les activités du CDN aux évolutions sociales, économiques, environnementales et de garantir ainsi la pérennité et la force de ses missions de service public. Une entreprise responsable oeuvre avec conscience et en harmonie avec son écosystème.
Le théâtre
« Ton théâtre, à quoi il joue ? Mon théâtre n’est pas mon théâtre, c’est le tien. Il a lieu dans ta tête. Mon théâtre joue sur les bords, dans les plis, dans les creux, il se veut écran pour ton imaginaire. Il te demande de t’approcher, d’y mettre du tien. Il se rêve complice. Il joue avec les mots, les signes, les gestes, les images. Il veut jouer avec toi. On se tutoie ? »
Bérangère Vantusso, artiste associée - Cie Trois-6ix-trente (Grand Est)
« Mon théâtre, il joue avec la nourriture, et ça se fait pas. Mon théâtre d’ailleurs c’est un “elle”. Mon théâtre, elle joue à rassembler des personnes qui sont toujours exclues du jeu, et à questionner les règles de ceux qui ont le ballon dans les mains. »
Rébecca Chaillon, artiste associée - Cie Dans le ventre (Hauts-de-France)
« À mettre en lumière celles et ceux qui sont dans l’ombre – pas par pudeur, mais parce qu’ils n’ont pas le choix trop ceci, pas assez cela. Des égaré·e·s, des pauvres, des abandonné·e·s, des abîmé·e·s,…
Mon théâtre joue à explorer l’insondable pour pouvoir leur donner la parole.»Céline Delbecq, artiste associée - Cie De la bête noire (Belgique)
« Notre théâtre joue à faire des enquêtes pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit. Il joue à tricoter la parole des autres. Il joue à imaginer tous les joueurs (acteurs, techniciens, spectateurs) sur un même plan. Il joue à faire jouer ceux qui regardent. Et puis
notre théâtre joue à jouer tout simplement. »Élise Chatauret et Thomas Pondevie, artistes associés - Cie Babel (Île-de-France)
« À agrandir les imaginaires… À mettre de la poésie dans les interstices de la vie… À faire danser les corps avec objets et mots pour partager des instants communs…»
Olivier Letellier, artiste associé – Les Tréteaux de France, CDN – Île-de-France
« Mon théâtre n’est pas mon théâtre. Il faut se le dire, je ne sors pas de la cuisse de Jupiter et il serait malhonnête de dire, d’écrire, que mon théâtre est le mien. Mon théâtre est fait de mille autres théâtres, mon théâtre n’est que l’arbre qui cache la forêt. (…)
Mon théâtre essaie de prendre exemple sur les jeux d’enfants. Il joue à raconter des histoires. Il joue à mettre au microscope ce que nous n’aimons pas voir, même si ce qu’il nous montre est au milieu de notre figure. Tous les jours. »Marilyn Mattei, autrice associée - (Hauts-de-France)
« Mon théâtre ne joue pas. Ce que j’écris devient mon théâtre. Mon théâtre n’écrit pas, il est écrit, par tout ce que je joue. Sans cesse la même chose. Une diatribe qui se frotte les nerfs.
Pour lever le jour. Mais qu’y-a-t-il avant le chant du coq ?
C’est à ça qu’aimerait se donner mon théâtre s’il devait jouer à son tour »Dieudonné Niangouna, auteur associé – (Congo)
« Règles du jeu :
- inviter des gens, quelque part, à une heure donnée.
- préparer une fête : elle peut être musicale, théâtrale, chorégraphique, gustative, philosophique, poétique, ou tout à la fois.
- en profiter ensemble, avec joie. »
Pauline Ringeade, artiste associée – Cie L’iMaGiNaRiuM (Grand Est)
« À être autre différemment. Pour réaliser, finalement, qu’on est pareil ; différemment, mais tous pareil, au fond. Il joue à faire union. Communion. Trait d’union. Faire la peau aux peurs qui nous divisent. Mon théâtre ne joue qu’à se jouer de nous.»
Catherine Verlaguet, autrice associée – (Provence-Alpes-Côte d’Azur)